Qu’est ce donc la motricité libre??

La motricité Libre fait partie des sujets qui me passionnent. J’ai tendance à dire que je teste avec mes enfants des approches différentes qui ne représentent pas forcément la norme sociale. Mais qui me semble être assez intéressantes au travers des nouvelles connaissances transmises par les neurosciences.

Il est certain que si j’avais pu expérimenter la motricité libre avec mon aîné je l’aurais fait sans aucun doute. À l’époque n’ayant pas eu l’opportunité de m’informer sur le sujet, nous faisions avec notre aîné au pif. Comme nous le ressentions mais surtout comme nous avions vu faire autour de nous en famille ou ailleurs.

 

Bref rentrons dans le vif du sujet

La raison pour laquelle j’ai à cœur à partager ce principe est simple : c’est une autre façon de faire. Ce n’est pas la solution ultime et parfaite pour TOUS les enfants mais juste un autre regard. Un autre angle de vue de la motricité des bébés et enfants.

Je tiens à préciser que je ne suis experte en rien du tout, ni psychométricienne ou autre…. Je partage mon point de vue de maman. À travers les expériences que j’ai pu réaliser en appliquant ces principes avec mon dernier enfant. J’espère que cela pourra être utile à certains parents qui cherchent à se renseigner sur le sujet.

Pour ceux qui ne connaissent pas, qu’est ce que la motricité libre??

C’est un concept qui a été mis en évidence par un médecin de nationalité Hongroise nommée Emmi Pikler.

    Au début de sa vie professionnelle, Emmi Pikler travaille en chirurgie. C’est à partir de ses observations qu’elle est amenée à une constatation : il y a beaucoup moins d’accidents traumatiques graves chez les enfants de quartiers populaires. En effet, elle remarque que ceux-ci sont beaucoup moins hospitalisés. Au contraire, on trouve beaucoup plus d’enfants citadins hospitalisés. À partir de cette constatation, elle va fonder sa conviction : un enfant qui se déplace librement sans restriction est beaucoup plus prudent, à gérer ses activités, tomber sans risque, alors qu’un enfant limité dans ses mouvements, surprotégé se met plus facilement en danger : il n’a pas la capacité de connaître ses limites. Les enfants sous surveillance n’apprennent pas cette capacité motrice et se mettent plus danger. Emmi Pikler découvrit ainsi le nourrisson comme étant compétent.

chez les bébés:

Presque tout est résumé dans cette définition de Wikipédia, en effet la motricité libre consiste à laisser l’enfant découvrir son corps au fil de son évolution tout en respectant son rythme (qui est propre à chaque enfant).

Cela implique (pour les touts petits) de ne pas mettre le bébé dans une position qu’il ne sait pas prendre seul. Donc au début ce n’est pas très compliqué il suffit de le mettre sur le dos et c’est TOUT. AU fur et à mesure de son évolution et de son rythme il devrait suivre les différentes étapes de son développement. ET ainsi, faire évoluer sa motricité (bien sur pour les enfants n’ayant aucuns soucis de santé).

Ci-dessous , un extrait des étapes de développement du bébé tiré du site de l’association pikler.fr

chez les petits enfants:

Pour les plus grands lorsque l’enfant marche, cela pourrait impliquer par exemple de le laisser apprendre à monter tout seul pour faire du toboggan (sans que l’adulte ne l’y place directement pour glisser).

Ci-dessous quelques photos de ma fille sur un banc de parc elle avait exactement 18 mois.

Quels sont les avantages de la motricité libre??

Il y a des nombreux avantages à la motricité libre. De ce fait, la liste ci-dessous n’est pas exhaustive. Je cite les avantages que j’ai pu constater avec ma fille alors n’hésitez pas à rajouter en commentaire les vôtres si vous avez pu expérimenter cette approche. Cela apporte à l’enfant :

La maîtrise et la connaissance de son corps:

L’intérêt ici, c’est que votre enfant va apprendre à tomber. Ce que je veux dire par là c’est qu’il va apprendre à bien se rattraper lors de ses chutes et pour les touts petits qui expérimentent la marche nous savons tous qu’il va y en avoir des chutes. Il va avoir une bonne connaissance de son corps dans l’espace (ce qui évite de se cogner au objet ou meuble par exemple lorsqu’il court). Il aura une meilleure connaissance des limites de son corps.

La confiance en soi:

En général, les enfants sont en majorités curieux par nature, ils aiment découvrir leur environnement par le toucher, expérimenter… L’entourage a tendance à les brider dans cet élan. Un enfant qui évolue librement dans son environnement tentera de monter sur une chaise, de grimper sur un lit, sur une échelle…Il va essayer selon son tempérament de nombreuses choses. 

Les mots sont importants

Cependant les adultes ont tendance souvent par peur qu’ils se fassent mal, à les arrêter dans leur quête de découverte, à les freiner dans leur élan, notamment par l’usage d’une expression très commune : ‘TU VAS TOMBER !!!’ Bien sur le but n’est pas de faire le sermon ou jugement de qui que ce soit mais juste de mettre en évidence certaines habitudes que nous avons. Habitudes qui, je vous assure desservent nos enfants. Il est certain que nous ne pouvons changer un comportement que si nous avons conscience de celui-ci.

C’est tout à fait normal qu’en tant que parent nous ayons peur que nos enfants se fassent mal ou se blessent surtout lorsqu’ils apprennent à marcher. Cependant, la sur protection n’est pas une solution. Être attentif, près d’eux lorsqu’ils prennent des risques peut être une autre approche.

Formuler autrement nos attentes

Alors, au lieu de ‘TU VAS TOMBER’, essayons de procéder autrement. Par exemple un enfant qui court sur des pavés et risque de chuter, pourquoi ne pas essayer : soit prudent lève bien tes jambes pour ne pas te prendre les pieds dans les pavés et ce quel que soit l’âge de l’enfant. Des fois nous pensons que nos enfants sont trop jeunes pour nous comprendre. 

À vrai dire, il semblerait qu’il soit important de parler correctement à son enfant dès le plus jeune âge. Autre exemple: lorsqu’un enfant monte sur une chaise ou tabouret, au lieu de lui dire : ‘ descends,tu vas tomber’, peut être peut-on essayer : ‘Je reste près de toi pour t’aider si tu en as besoin car j’ai un peu peur que tu te fasses mal’…les exemples sont nombreux.  

Apprendre à leur faire confiance

Ce qui est certain, c’est qu’il faut essayer d’éviter de transmettre nos peurs à nos enfants. Très tôt, M. a commencé à grimper. Elle a une chaise trip-trap pour manger et elle y monte toute seule depuis ses 12 mois elle ne marchait pas encore.

Elle sait monter et descendre les escaliers depuis bien longtemps, elle ne marchait toujours pas (nous vivons en appartement elle a appris dans le hall de l’immeuble).

Si cela vous intéresse, je pourrais refaire une section plus détaillée pour expliquer comment j’ai réussi à mettre en pratique la motricité libre, n’hésitez pas à me le préciser en commentaire.  

La prudence:

Qualité très intéressante que je constate avec ma fille qui a été en motricité libre, contrairement à mon aîné avec lequel je ne l’ai pas pratiqué. En effet, en ce qui me concerne ma fille ne s’est encore jamais mise en danger (je parle des dangers très grave : danger de mort ou risque de blessure grave). Ni sur la route ou quoi que ce soit. Elle est très prudente et reste près de moi dès qu’elle voit une voiture. Très prudente vis-à-vis du vide (piscine par exemple) et très prudente même dans ses expérimentations au quotidien. Je vous mettrais quelques unes de ses vidéos afin que vous vous fassiez une idée. L’âge de la prise des vidéos sera précisé.

L’autonomie:

Point très intéressant, je constate la grande autonomie de ma fille. Elle cherche a tout faire seule. Au point de mettre sa veste et ses chaussures seule a 19 mois. Bien sur il n’y a pas que la motricité libre qui apporte de l’autonomie.

Moins d’équipements de puériculture:

Pas besoins de transat, rehausseur pour asseoir bébé, youpala, balancelle pour bercer. Avec une baignoire dans une salle de bain il est possible de faire des bains libres. Et se passer ainsi de baignoire pour bébé. Cela permet de faire quelques économies.

Aucunes chaussures à acheter avant la marche:

Avant que bébé marche est ce utile qu’il porte des chaussures? Être pieds nus permet au bébé de découvrir des sensations. Personnellement, les premières chaussures de ma fille ont été acheté à ses 13 mois. À partir du moment où elle a commencé à se mettre debout et marcher le long des murs. Avant elle était pieds nus ou en chaussettes 🙂

Quels sont les contraintes de la motricité libre??

À vrai dire, ce n’est pas super évident de pratiquer la motricité libre car il y a des contraintes. Elles ne sont pas insurmontables cependant étant donné nos modes de vie actuels, cela peut ne pas être évident pour tout le monde.

Le mode de garde:

Il peut être nécessaire, de pouvoir garder son bébé afin de mettre en place sois même ce principe, ou trouver des structures/professionnelles de la petite enfance qui mettent en place ces pratiques et cela ne court pas les rues.

La position au sol:

Au départ le bébé est posé dans une position unique : le dos. Vous imaginez bien qu’il n’a pas envie de passer beaucoup de temps sur le dos. Certaines écoles diront qu’il peut être intéressant de mettre bébé sur le ventre afin qu’il muscle son cou, soit. À vous de vous informer et vous faire votre propre avis. Personnellement je n’ai jamais mis ma fille sur le ventre. Elle a appris a se retourner seule. et s’est musclée à ce moment là 🙂 

Quelle alternative au sol??

Pour varier les positions du bébé, c’est le portage. Effectivement, cela n’est pas forcément évident pour tout le monde. Cependant, je n’ai aucune idée de comment faire autrement. Il y a peut-être d’autres alternatives mais je ne les connais pas . Si vous avez d’autres astuces n’hésitez pas à me les préciser en commentaire. 

Occuper bébé au sol:

Il faut occuper au maximum bébé durant ses phases au sol. Surtout au début car en général les bébés n’apprécient pas cette position allongée qui ne leur donne pas un grand angle de vue. Pour ma part, j’utilisais des mobiles montessori que j’avais confectionné durant les premiers mois de vie de ma petite. Elle y a eu droit jusque vers 6 mois environs.

Jouer avec bébé au sol:

Il faut jouer avec son bébé au sol autant que possible. Au besoin essayez de le stimuler avec des jouets pour lui donner envie de changer de positions.

Eviter de restreindre la mobilité de bébé:

Eviter les parcs ou les espaces inaccessibles (comme des barrières pour empêcher l’accès à la cuisine). Sauf potentiellement dans le cas des escaliers. Cependant, j’ai tendances à penser qu’il est préférable que l’enfant sache monter et descendre des marches le plus tôt possible. Et, pour se  faire il doit s’exercer.

Liberté de mouvement dans les vêtements:

Il peut s’avérer utile que le bébé (ou enfant) soit vêtu principalement avec des habits qui ne restreignent pas sa mobilité. Qui le laisse libre de ses mouvements. Donc, éviter les vêtements trop serrés de type jeans, ou robes pour les filles qui font du 4 pattes. Pour ma part, je suis fan des sarouels et jogging pour les bébés et enfants. C’est certain, ça ne fait pas très classe, mais ce n’est pas la priorité.

Limiter l’usage systématique de la poussette. Elle est très pratique pour nous adultes, cependant elle a la particularité de mettre l’enfant en position passive. Les enfants sont pleins de ressources, vous serez étonnés de leur capacité à marcher de longues distances.

Sécuriser l’environnement de bébé:

 Surtout lorsque l’enfant commence à se déplacer, mettre en hauteur les objets de valeur ou fragiles etc. Personnellement, pour mes 2 enfants je n’ai jamais rendu de pièces inaccessible. Il m’arrivait de faire repas ou vaisselle avec ma fille à mes pieds. Je n’ai jamais mis de caches prises ou de bloqueur de portes ou tiroir (pour mes 2 enfants). Ma fille s’est pincée les doigts une fois en fermant un tiroir j’étais présente et depuis elle est super prudente.

Être attentif:

Il est indispensable de garder un œil sur son enfant. Surtout lorsqu’il commence à se déplacer. Pour ma part, la seule solution que j’ai trouvé dans ce cas, lorsque ma fille voulait gambader alors que j’avais des impératifs (faire la cuisine) soit j’arrivais à l’occuper avec une activité à côté de moi, soit je la portais  🙂

Mes conseils

• Si vous souhaitez faire la motricité libre, renseignez-vous, internet regorge de conseils et astuces sur le sujet.
• Soyez patients et dites-vous que cette période est temporaire et que cela sera certainement bénéfique à votre petit bout.
• Prenez confiance en votre enfant.

Pour conclure:

C’est une aventure super intéressante que je pense tous les enfants devraient avoir l’opportunité de vivre. La seule position que ma fille a connue bébé est le dos. Le reste elle a appris toute seule. Les seules fois où j’intervenais dans son évolution c’est quand elle se mettait sur le ventre et n’arrivait pas à se remettre sur le dos. Dans ce cas je la basculais doucement sur le côté pour qu’elle revienne sur le dos. Quand elle se débattait en essayant de se tourner j’avais des amis qui me disais mais aide la à se tourner. Je leur demandais pourquoi? Ils me répondaient : pour lui montrer comment faire. Je leur disais :on n’a pas besoin de montrer à un enfant comment faire. S’il n’a pas de soucis de santé, ce chemin s’inscrit dans la logique de son évolution. Alors il va apprendre à se tourner, s’asseoir, se lever, marcher, parler etc…à son rythme. Ce sont nous adultes qui sommes pressés. Il faut leur laisser le temps d’évoluer à leur rythme. Et surtout, leur faire CONFIANCE.

Et vous souhaitez vous tenter l’expérience de la motricité libre ?

N’hésitez pas à commenter cet article, me donner vos astuces, j’adore continuer à apprendre tous les jours.

Au plaisir de vous lire,

À bientôt,

Maresther